L’IVG, c’est la vie !

« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. » Disait Simone de Beauvoir, en 1949, dans « Le deuxième sexe ».

A l’heure de la récession économique, à l’heure à laquelle des citoyens élisent des chefs d’État ultra-conservateurs, à l’heure aussi ou des dogmes continuent de nous faire croire qu’ils sont vérité, je vous propose de garder bien en tête cet avertissement et de ne pas prendre nos droits pour acquis.

Ce n’est un secret pour personne, le droit à l’IVG est largement bafoué dans le monde.

Que ça soit en Équateur, où le 17 septembre dernier, l’assemblée générale parlementaire a estimé que ni les viols, ni les malformations du fœtus ne pouvaient justifier un avortement ; que ça soit aux États-Unis où Donald Trump fait de la lutte contre l’IVG un combat idéologique, SON combat idéologique, car cet homme – sans utérus – se déclare « profondément pro-vie » ; ou que ça soit en Slovaquie où le 22 septembre 2019, 50 000 personnes ont défilé dans une marche « pour la vie ». Les exemples sont nombreux ; ils nous montrent à quel point ces droits sont fragiles… quand ils ne sont pas inexistants.

Il y a plus d’un an, sous l’effet de la pression des associations féministes et laïques, la loi belge relative à l’interruption volontaire de grossesse a été révisée. Cette révision, sort l’IVG du code pénal mais ne la dépénalise pas et continue de restreindre les conditions d’accès les plus déterminantes et de culpabiliser les femmes qui y ont recours. Et puis, que dire de la pénurie de médecins qui pratiquent des IVG ou encore de certaines facultés de médecine où les mots « Interruption Volontaire de Grossesse » ne sont JAMAIS prononcés dans les auditoires.

En parallèle, le travail militant et associatif, nous permet de connaître des avancées – comme, récemment, la déclaration politique de la FWB où apparaît la volonté d’inscrire les techniques d’IVG dans les cursus de médecine – ce qui est réjouissant.  

Sur le plan politique et idéologique, la fertilité des femmes et leur accès à la santé sexuelle ont toujours été des enjeux de pouvoir et de domination. Ainsi, en 1923, la Belgique adoptait une loi pour interdire la contraception et il a fallu attendre 1973 pour que sa publicité soit autorisée. Et encore actuellement, l’accès à la contraception se voit limité, par exemple par le refus d’ajouter les pilules d’urgence, aux médicaments qui peuvent être délivrés par les professionnels des centres de planning familial. 

J’ai envie de terminer avec quatre mots : l’IVG, c’est la vie. Parce que l’IVG, c’est la vie de la femme qui ne désire pas ou qui ne peut pas être mère, de son partenaire qui ne veut pas ou qui ne peut pas être père mais aussi celle de l’enfant non-désiré ou qu’on ne peut pas assumer…

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s